Que nous ayons des enfants ou non, qu’ils soient petits ou grands, leur santé nous concerne. Et nous avons des responsabilités.
En général, les médias et les médecins s’intéressent surtout à la santé physique des enfants, au surpoids en particulier. Parfois, c’est la santé psychique qui est mise en avant avec la question des drogues ou de la dépression. Mais on parle très rarement de leur santé intellectuelle. On déplore juste leur mauvaise orthographe, qui est vite attribuée à de la paresse.
Et que dire de la santé émotionnelle et relationnelle ? Alors, qu’à mon avis, elles chapeautent le tout et créent des synergies entre tous les aspects de la santé globale, elles semblent bien peu prises en compte par les recherches scientifiques.
Je vous propose de nous focaliser sur la santé intellectuelle, d’un point de vue biologique, car les résultats des recherches scientifiques nous ouvrent des pistes instructives.
Qu’est-ce qu’une bonne santé intellectuelle ?
La santé intellectuelle, c’est toute la question du capital de neurones reçus à la naissance, mais surtout de leur développement au cours de la vie. C’est aussi la question de la qualité des connexions qu’ils établissent entre eux. Ces connexions, c’est le travail des synapses. Et si l’on pense que chaque neurone crée des milliers de synapses, on imagine la complexité du travail. Et pourtant, ce sont ces liens qui permettent peu à peu d’avoir de la mémoire, de l’imagination, des émotions, des réactions, des interrogations, des partages avec notre environnement. Bref, c’est ce qui nous permet de grandir vers plus d’intelligence.
Alors comment assurer cette bonne santé intellectuelle chez les enfants ?
1. La malbouffe
La malbouffe n’a pas seulement un effet sur le corps. Elle impacte le développement du cerveau et de l’intelligence des jeunes enfants en détruisant les connections entre les neurones. La malbouffe peut être la source de problèmes d’attention, de concentration, de mémoire ou encore de motivation.
La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible de restaurer un bon fonctionnement du cerveau en optant pour une nourriture saine. C’est-à-dire en privilégiant les œufs, le fromage, les lentilles, ou encore les poissons et les légumes. Une solution simple qu’il n’est pas toujours facile à mettre en pratique.
2. Les carences
Savez-vous que le manque de fer, qui est assez fréquent chez les enfants et les jeunes, peut générer des problèmes d’apprentissage et de développement cérébral ? Si un enfant a des mauvaises notes, s’il est peu attentif, souvent fatigué, pâle ou enrhumé, cela peut venir d’une carence en fer. Pour y remédier il est recommandé de se tourner vers les lentilles, les légumes secs, l’avoine, le millet, le persil, complétés par du calcium, du magnésium, du zinc et du sélénium.
Les carences en vitamines menacent aussi le cerveau. Ceci est vrai pour la vitamine D, tout comme les vitamines B9, C et E.
3. Et le repos, du temps perdu ?
Le sommeil est le meilleur garant de la santé cognitive, mentale et émotionnelle ; c’est vrai également pour les enfants. Il est prouvé qu’une mauvaise nuit, un sommeil insuffisant ou de mauvaise qualité ont un impact sur la mémoire. La privation de sommeil diminue la formation de nouveaux neurones. Les changements de rythme aussi. Toute cassure de rythme engendre du stress, ce qui diminue les fonctions cognitives (la mémoire, l’attention et la vitesse de réaction). Il faudrait ainsi éviter les weekends avec grasses matinées car celles-ci ne permettent pas de récupérer. Apparemment, elles provoquent même une réaction cérébrale équivalente à plusieurs heures de jet-lag.
Pendant le sommeil, certaines parties du cerveau se mettent au repos. D’autres procèdent à un intense nettoyage pour éliminer les toxines. D’autres zones encore sont actives électriquement, travaillent à la construction des souvenirs et des apprentissages, et procèdent aux contrôles émotionnels pour maintenir un bon équilibre psychique. Le sommeil lent favorise la mémoire des souvenirs et des connaissances, alors que le sommeil paradoxal consolide la mémoire des processus, des habiletés motrices et perceptives. On apprend mieux avant de dormir, et la mémoire est plus performante après une bonne nuit.
Pour s’assurer que le cerveau crée régulièrement de nombreux neurones, il est préférable d’avoir un sommeil régulier et de commencer la journée par une activité cardio-training.
Pourquoi dit-on que la nuit porte conseil ?
Pour Albert Jacquart, généticien de renom, cette maxime illustre bien le travail qu’assume le sommeil paradoxal. « C’est au cours de ce sommeil paradoxal que l’on rêve et surtout que nous faisons défiler tout ce que nous avons vu, entendu, touché ou senti au cours de la journée, et nous les adaptons à notre personnalité. » Au réveil, on ne voit plus les choses de la même manière que la veille.
Mais on peut aussi écouter Eckhart Tolle, grand maître spirituel, qui nous dit que c’est lorsque nous lâchons complètement notre mental que nous entrons dans la créativité et que nous produisons les solutions dont nous avons besoin.
En conclusion
Les cerveaux de nos enfants ne pourront créer les neurones et les connexions indispensables à leur développement que s’ils reçoivent la nourriture dont ils ont besoin et que s’ils bénéficient du repos nécessaire.
Alors, plutôt que de pousser les jeunes à l’action ou de les laisser dans le bavardage incessant des réseaux sociaux, ne devrait-on pas les encourager à la rêverie, à la méditation et à de bonnes nuits de sommeil ?
En complément, je vous suggère de lire mon précédent article « A nos chers neurones ».