Peur du changement: ce qui nous bloque

Nicki de Saint Phalle
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Vous en conviendrez, il ne se passe pas une semaine sans qu’on ne parle d’éventuels changements. Des changements qui nous semblent lointains ou qui affectent notre vie, qui sont imposés directement ou indirectement. De plus, nous devons faire face aux changements que nous choisissons personnellement.

Alors, comment réagissez-vous face à ces changements ? Quel est votre état d’esprit ? Quelles sont les peurs qui émergent, mais aussi les espoirs ?

Tout dépend du contexte me direz-vous. Je vous propose de considérer trois domaines.

La peur des changements géopolitiques et écologiques

Suivant où nous habitons et notre intérêt pour la planète, les changements climatiques nous touchent et nous font peur. Nous voyons les conséquences et nous imaginons les suites, autant pour les peuples que pour la nature. D’ailleurs nous commençons tout juste à comprendre que les humains font partie de la nature… 

A cela s’ajoutent les changements géopolitiques. Ces dernières années nous assistions aux tensions au sein des gouvernements, à des guerres, à des crises économiques. Avec l’arrivée au pouvoir du nouveau président des Etats-Unis, c’est chaque jour que nous sommes secoué.es par de nouvelles décisions que nous n’avons jamais osé imaginer. 

Nous baignons dans un climat d’incertitudes qui nourrit nos peurs et nous font craindre les impacts directs sur notre vie quotidienne. Nous nous sentons impuissants aussi bien en tant qu’individus que pays. Nous nous sentons vulnérables. Nous sommes touché.es personnellement. Nos émotions sont mises à l’épreuve. 

L’instabilité géopolitique remet aussi en question notre confiance dans les institutions et dans la possibilité que des solutions censées et efficaces soient trouvées. 

Les peurs des changements envahissent notre esprit. Le sentiment d’être dépassé.es a tendance à nous bloquer et nous faire rentrer dans notre coquille. Est-ce la bonne stratégie ? Pour nous-même et pour la société ? 

La peur de changer nos habitudes et notre quotidien

Nous avons peur de ces grands changements qui nous dépassent. Mais au fond, le changement fait partie de notre chemin. Nous sommes sans cesse appelé.es à prendre des décisions et certaines peuvent modifier radicalement notre vie quotidienne, notre style de vie, nos relations avec notre entourage.

Prendre une nouvelle direction professionnelle ? Changer de mode de vie ? La psychologie humaine nous montre qu’il est plus facile de maintenir des habitudes, même si elles ne sont pas idéales, que de changer pour quelque chose de nouveau. 

Changer nos habitudes alors que nous sommes dans le confort de la routine, du connu, demande un effort, parfois peu encourageant. Un effort qui peut être ressenti comme un défi nous mettant face à l’inconnu. C’est inconfortable.

Et pourtant, il me semble qu’il est plus facile de trouver des avantages aux changements que nous décidons nous-mêmes. Peut-être par réflexe de survie ? Par souci de nous défendre, de pouvoir garder la tête haute face aux regards des autres ?

Peut-être. Mais il faut aussi avouer que nous choisissons parfois de nous freiner dans nos besoins de changement par peur de l’échec, de l’inconfort ou de l’inadaptation.

La peur de changer notre image de nous-même

Et qu’en est-il lorsque c’est l’image de nous-mêmes (physiquement ou mentalement) qui est remise en question ? Certaines étapes de la vie impliquent une transformation comme notre âge, une grossesse, un changement de carrière, etc. 

La peur du regard des autres peut nous bloquer ou restreindre notre liberté. Ne plus oser fréquenter certains cercles. Se sentir mal à l’aise car en décalage. Ou encore avoir l’impression que les autres se sentent mal à l’aise car nous ne sommes plus les mêmes. 

Dans les coachings que je propose, je vois souvent mes client.es face à ce double sentiment.  D’un côté une forte envie de résoudre des problèmes, de changer ses habitudes, d’évoluer personnellement et de viser la réussite financière. Et en même temps la peur de devoir changer le regard porté sur soi-même, sur ses échecs ou même sur ses réussites.

Mais quel est le coût personnel de ne pas suivre nos enthousiasmes qui nous montrent le chemin ? Que nos émotions soient sous forme d’élan ou d’angoisse, elles sont un puissant indicateur. Encore faut-il les écouter.

Les changements nous ramènent à ce qui est important pour nous

Quelle que soit l’ampleur de nos peurs face aux changements, nous devons réfléchir aux différentes façons dont nous pouvons les aborder. Quel regard portons-nous sur ces changements ? Arrivons-nous à prendre de la distance, à observer de manière plus objective qu’émotionnelle ? Quels sont les avantages possibles créés par tel changement ? Quelles nouvelles portes s’ouvrent à nous ? Comment pouvons-nous nous adapter à des situations nouvelles ? Comment pouvons-nous trouver un nouvel équilibre ? 

S’il est normal de le redouter, le changement n’est-il pas nécessaire pour nous aider à grandir, à nous ouvrir, à accepter la vie telle qu’elle est, avec ses imperfections et ses surprises ?

Les changements nous ramènent à ce qui est important pour nous. N’est-ce pas une formidable occasion « d’explorer de nouveaux territoires tout en mettant en mouvement nos forces et notre créativité [1]» ?


[1] Dixit Liza Krivine à propos du shiatsu

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2 réponses sur “Peur du changement: ce qui nous bloque”

  1. bonjour Huguette,
    ton article m’a fait sourire, parce que moi, c’est le manque de changement qui me rend anxieuse : à 79 ans, j’ai déménagé 80 fois dans ma vie presque toujours par choix et j’ai aimé toutes les régions que j’ai eu la chance d’habiter, je me suis mariée plusieurs fois, j’ai exercé plusieurs métiers que j’ai beaucoup aimés…
    Bref, le changement fait partie de ma vie. Et quand j’arrive dans un lieu et qu’une amie bien intentionnée me dit « j’espère que c’est ton dernier déménagement », je me ferme comme si elle me parlait de ma mort. Pour moi, le changement c’est la VIE d’ailleurs la nature est en perpétuel changement !
    Je t’embrasse

    1. Merci beaucoup chère Danny pour ce témoignage qui apporte la preuve qu’il y a tant de manières de vivre sa vie. Ton parcours est tout de même assez exceptionnel ! Et c’est tant mieux. Alors j’espère que tu vas encore vivre de nombreux changements étourdissants, ravigotants, régénérants. Des changements de logements peut-être, et d’autres aussi. Bonne route.

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