N’êtes-vous pas étonné·e·s, comme moi, que depuis le début de la pandémie de la covid-19, afin de limiter le risque de contagion, l’on nous recommande de garder une « distance sociale » avec nos voisin·e·s, nos ami·e·s, notre famille ? Pourquoi n’a-t-on pas choisi plutôt, l’adjectif « physique » pour parler de la distance à maintenir entre les personnes ?
L’expression de « distance sociale » m’a semblé particulièrement inappropriée pendant le confinement où nous avons pu assister à tant de solidarité entre des personnes qui ne se connaissaient pas, ou qui se voisinaient auparavant, dans une relation souvent superficielle. Le confinement a même eu des effets de rapprochements entre des classes sociales, entre des groupes jusque-là indifférents les uns aux autres, entre des corps de métiers dont l’importance ou la fragilité étaient tout à coup mises en exergue.
Mais lorsque ces mesures de confinement se sont assouplies, j’ai réalisé que de nombreuses personnes dans notre société, semblaient heureuses d’avoir eu ce temps pour prendre « leur distance » et désiraient maintenant la garder.
Et vous ? comment avez-vous vécu le confinement ?
Avez-vous pris vos distances ?
D’un point de vue personnel, avez-vous vécu cela comme un temps d’arrêt qui vous permettait de réfléchir, de prendre le temps de vivre différemment, de vous recentrer sur ce qui est important, de prendre de nouvelles habitudes de santé et d’hygiène ?
Et d’un point de vue social, ressentez-vous un moins grand désir de sortir d’aller dans la rue, au cinéma ou au spectacle, dans tous ces endroits où le masque est obligatoire ? Avez-vous besoin de plus de place ? Êtes-vous gêné·e lorsqu’une personne s’assied sur le siège voisin dans le bus ou dans le train ? Avez-vous l’impression que le monde est tout à coup devenu dangereux et qu’aucun geste ne peut plus être spontané ? Avez-vous même un vague sentiment de malaise d’avoir vécu ces derniers mois dans le bonheur et la tranquillité, alors que tant d’autres subissaient et subissent encore les conséquences de la crise sanitaire et économique ?
Il me semble qu’il n’y a qu’une solution pour éviter la distanciation sociale : c’est la solidarité. Continuer à observer notre environnement pour détecter les besoins d’aide, et faire ce que l’on peut. Il suffit parfois de peu de chose pour aider concrètement et redonner de l’espoir autour de soi. Continuer à prendre des nouvelles, inviter à un petit café, prêter un livre qu’on a aimé, regrouper des achats avec ses voisin·e·s…
« Tourne-toi vers le soleil, et l’ombre sera derrière toi. » (Proverbe Maori)
Je suis tout à fait d’accord avec toi Huguette, pour moi aussi le terme de distanciation sociale est mal choisi.
Au contraire je crois que le confinement nous a aidé à renouer avec nos valeurs premières et nous a permis l’entraide et la solidarité malgré la distanciation physique.
La peur de « perte » je crois nous a permis de secouer notre mental et d’en revenir à l’essentiel.
Un moment j’ai cru que le monde allait enfin changé. À nous de faire en sorte de continuer à faire vivre le positif que la pandémie nous a transmis en héritage.
Être plus près de l’autre plus à l’écoute.
Oui, tu as raison et plus nous serons nombreux et fortement convaincus que nous pouvons changer l’histoire plutôt que de la subir, plus nous augmentons les chances d’un monde meilleur pour tous et toutes. Merci Sylviane pour ton commentaire.
Pour moi, le confinement n’a absolument rien apporté de positif !
Depuis 10 mois désormais le monde s’est comme rétréci, replié sur soi.
Chacun fait attention à se protéger de l’autre, donc à se protéger de la vie!
Je ne partage pas du tout cette peur qu’on essaye de nous inculquer quotidiennement, toutes ces mesures de protections qui ne font qu’alimenter justement la distanciation entre les gens.
Personnellement, aller vers l’autre ne constitue pas un danger, mais l’attitude de beaucoup de personnes à changé.
Le port du masque est un plus pour moi une mesure qui nous déshumanise et enlève tout le plaisir d’aller dans un magasin, de fréquenter un spectacle, une conférence, etc..
En résumé le port du masque appauvrit considérablement la vie.
Je comprends bien ce que tu ressens Laura et ça fait partie de la complexité de la situation que nous vivons. Cette crise nous amène tout et son contraire, avec des émotions et des réflexions différentes selon notre situation personnelle et selon le niveau où l’on se place. C’est vraiment troublant. En plus de cela les mesures prises face à ce problème sanitaire ne sont pas toujours convaincantes. Moi non plus je n’aime pas ces mesures de protection, qui sont pleines de contradictions si on les observe en comparant les endroits (limites dans les petits magasins et pas dans les discothèques…). Et personnellement je m’énerve aussi sur ces décisions qui se focalisent sur les restrictions plutôt que sur les encouragements à avoir une meilleure hygiène de vie, à renforcer nos défenses immunitaires, à adopter des attitudes plus responsables face à la nature, etc. Merci pour ton partage et nous pourrions bien profiter d’avoir un petit café en face de chez nous pour y faire une pause, en toute liberté 🙂
J’aime bien ta distinction entre distanciation sociale et distanciation physique. Moi ce qui me dérange c’est la psychose qui s’installe et pour ma part je trouve plus fructueux de fortifier nos défenses immunitaires et de garder un sens de liberté intérieure. Je constate que l’obligation du masque m’enlève l’envie de fréquenter les lieux publics. Pour un temps limité c’est supportable. Au début du confinement j’ai entendu un bel interview d’Annick de Souzenelle; https://www.youtube.com/watch?v=0W0NvmFBjGY
Actuellement nous sommes dans la peur du virus, la peur du manque. Je suis très frappée de la générosité des êtres dans les hôpitaux ou ailleurs. Ils sont tout près d’un retournement. Ils sont mus par un très beau courage mais le courage risque un jour de nous lâcher. Alors que l’amour dans l’expérience de la rencontre avec notre Seigner intérieur donne un souffle qui devient naturel. On ne lutte plus contre. On lutte avec (comme Jacob avec l’ange) Toute la médecine aujourd’hui est une lutte contre le virus. Or, il faudrait lutter avec le virus. Déployer la force à l’intérieur de soi qui fait qu’on lutte avec le virus. Ce que fait le système hl1. Notre médecine est dans une philosophie dualiste, elle lutte contre : A contre B. Et il faudrait lutter avec, entourer l’ennemi, l’assimiler.
Q Comment se libérer de notre peur ?
Avoir peur c’est regarder l’autre comme un ennemi. L’alternative c’est de regarder l’ennemi comme quelqu’un qui nous invite à nous dépasser. Passer du combat horizontal – A contre B – au combat vertical qui nous fait atteindre d’autres images du réel. «
Je suis tout à fait d’accord avec Thérèse et je te remercie de cette ouverture vers l’acceptation. Oui, les décideurs sont encore et toujours dans une logique binaire et guerrière. Mais le monde change et nous sommes de plus en plus nombreux à comprendre que la suite de la vie sur terre se fera dans la multiplicité et l’acceptation. Multiplicité: car il n’y a pas que deux chemins possibles, mais plusieurs, et il faut les développer comme celui de la prévention immunitaire, celui d’une meilleure hygiène (car sincèrement notre société est aussi très sale dans certains domaines comme celui de tousser sur son voisin ou de manger avec ses doigts sales au McDonald…), d’une meilleure hygiène de vie, et évidemment tous ces chemins possibles pour retrouver une utilisation saine et respectueuse de nos ressources. Acceptation: car nous aurons d’autres virus qui viendront et il nous faut nous dépêcher d’accepter cela et de trouver des solutions pour vivre avec plutôt que de démonter toute l’économie, les relations interpersonnelles, le bon sens et de faire comme si on devait vivre dans la peur et le manque alors que la nature est si bienveillante et si abondante. Si on s’en occupe bien.Je suis aussi fâchée, comme toi, que la bêtise prenne tant de place et je vois deux moyens de participer aux changements de manière positive et constructive: en se focalisant à l’intérieur de soi sur des visions positives et confiantes et en agissant chaque fois que possible pour des changements positifs et constructifs dans notre environnement proche ou plus large. Merci Thérèse pour ton commentaire.
Merci Huguette pour ce « retour » qui élargit mon regard. Je garde spécialement: « Acceptation: car nous aurons d’autres virus qui viendront et il nous faut nous dépêcher d’accepter cela et de trouver des solutions pour vivre avec plutôt que de démonter toute l’économie, les relations interpersonnelles, le bon sens et de faire comme si on devait vivre dans la peur et le manque alors que la nature est si bienveillante et si abondante »OUI!