Ne rien faire. Même lire, c’est faire quelque chose. Méditer, c’est faire quelque chose. Se promener dans la nature aussi.
Lorsque je n’ai rien à faire,
je veux en faire quelque chose ! Etre active !
Ne rien faire ne veut pas dire se laisser aller. Quand je sculpte, je me laisse aller tout en étant active. Il peut y avoir un certain lâcher prise dans l’action. Mais ce n’est toujours pas de l’inaction.
Même attendre est une action.
L’autre jour j’attendais des visiteurs. J’étais dans l’action. Mais ces visiteurs ne sont pas arrivés à l’heure prévue.
Un sentiment de frustration m’a envahi.
J’avais l’impression qu’ils me volaient mon temps, qu’ils m’empêchaient d’être active. Tant que j’attends pour une heure décidée, tout va bien. Mais du moment où il me faut attendre sans savoir jusqu’à quand, je sens toutes les frustrations de me sentir bloquée. Car je dois rester disponible. Ils vont arriver d’un moment à l’autre. Et cette dépendance m’agace.
Pour éviter ce sentiment de dépendance,
j’aime être organisée, j’aime prévoir. J’aime avoir quelques coups d’avance sur le futur. J’aime savoir combien de temps j’ai à disposition.
Quand je pense à ces grands et vieux arbres
Qui bordent mon chemin dans la forêt. Immobiles. Peut-on dire qu’ils attendent ?
Non, ils sont juste au ralenti par rapport à mon propre tempo. Ils sont en train de constituer un anneau de plus dans leur tronc. De préparer le changement de couleur de leurs feuilles pour l’automne, puis leur chute.
Ils sont même déjà en train de préparer les prochains bourgeons et le prochain été. Ils n’attendent pas. Ils sont actifs, mais très très lents.
Et si j’arrivais à considérer positivement ces moments où je fais rien ?
Laisser les cellules de mon corps et de mon esprit se calmer, se régénérer, et préparer la suite, même si je ne sais pas de quoi elle est faite.
Et si j’arrivais à ne pas dramatiser ce sentiment de vide ?
Et vous, comment ressentez-vous cet état où vous ne faites rien ?
Huguette, This is a very philosophical topic. So called Enlightened people see ‘action in inaction’ and ‘inaction in action’. This does not mean that they are not active. Many spiritual gurus are very active people. They approach most activities as Karma Yoga – where the gains/results benefit others than themselves. Only humans think that ‘they are doing something’, taking ownership and credit for every action. As per Advita Vedanta, for eternal bliss one has to ‘give up this ownership or ego’ and realize ‘Atman is Brahman’. We are all a part of this Universal Consciousness.
Thank you Ramesh for your comment. You bring another dimension with « where the gains/results benefit others than themselves ». We certainly have a lot to learn from the Indian philosophy to get in touch with the Universal Consciousness.
Bonjour Huguette,
Merci pour ton article ! Je pense aussi que lorsque nous ne faisons rien, il se passe pourtant quelque chose… qui régénère notre être de l’intérieur et qui est donné. Comme tu l’exprimes aussi ainsi que Ramesh Santhanam dans son écho.
Notre mental s’apaise, ce lâcher prise est bénéfique, car ensuite notre être en action ira directement à l’essentiel, sera recentrée et donc plus efficace et rejoindra en effet une conscience universelle avec un sentiment de bien-être, d’ouverture et de joie.
Voilà mon expérience lorsque je « ne fais rien » et que je laisse faire…
Cordiales pensées
Marie
Merci Marie pour ton témoignage. De tout coeur.
Bonjour,
Comme d’habitude, sujet très intéressant, illustré par des exemples simples mais très significatives, et qui incitent à une autre manière de réflexion.
Personnellement, j’ai aimé surtout la partie qui raconte les arbres, car justement, c’est quelque chose de similaire que je fait, quand « je ne fait rien »
Merci Shaban de nous offrir votre réaction. Je suis heureuse que cet article vous inspire comme, apparemment, d’autres articles de moi. A bientôt
Intéressant que tu dises que les arbres sont lents… Ils vivent à un rythme qui correspond à leur essence. Ni lent, ni rapide. Ils sont, tout simplement.
C’est peut-être ce qui nous différencie d’eux.
Intéressant aussi ton usage du mot dépendance. Spontanément, j’aurais plutôt associé cela à une perte de contrôle (des événements) et une attente non satisfaite. On planifie, on organise et quand les événements bouleversent nos beaux petits plans, nous sentons de la frustration. On revient au sujet précédent. Au lieu d’être dans le moment présent, nous anticipons, nous nous créons une vision de notre futur et donc, forcément, des attentes. Et quand le futur se révèle un tant soit peu différent… Vaste sujet…
Bref, article réussi puisqu’il fait réfléchir!
Merci Gilles pour tes réflexions, et tes étonnements !
Cet article m’a inspiré alors que je me sentais effectivement bloquée à attendre. Alors aussitôt que j’en ai été libérée, j’ai visé la forêt pour retrouver une certaine sérénité grâce à mes pieds dans la terre !
Tu as raison, il fait réfléchir et il a suscité de jolies réactions 🙂
Magnifique article, Huguette. Personnellement, lorsque je sens le contrôle et tout son lot d’émotions monter (impatience, colère…) je me relie au Tout et cela m’apaise et me réjouit aussi car ce sont des moments précieux, ces moments de solitude sans ‘rien faire’ si ce n’est être… Merci aux personnes qui ont commenté ici car cela ouvre encore plus ma perspective face à l’Être.
Merci Marcelle pour ton commentaire. Tu es plus loin que moi sur ce chemin de sagesse et c’est vraiment sympa de partager ici ta réaction avec les autres lecteurs.trices.
A voir le nombre de commentaires ton article Ne rien faire – rejoint des cordes sensible de tes lecteurs. A moi il m’a donné envie d’aller retrouver une inspiration de Charles Eisenberg dans « Notre coeur sait qu’un monde plus beau est possible » :« Et si notre empressement à résoudre les problèmes les uns après les autres ne faisait qu’attiser le feu ? Le réchauffement climatique est peut-être une fièvre symptomatique de notre précipitation. L’efficacité n’est qu’une autre manière de désigner le fait de faire les choses toujours plus vite. Il est peut-être temps ne nous alléger, de laisser tomber l’illusion que les humains sont responsables de tout ce qui va mal et que nous devons sauver la planète. Baser nos décisions sur des effets calculables et mesurables fait partie de l’histoire qui nous a menés dans le mur… Il est temps de passer de la tête au coeur, des prévisions à l’espérance. A un moment donné il faudra s’arrêter… juste s’arrêter sans savoir quoi faire ! Des décisions qui émaneront du coeur auront bien davantage de sens car elles émaneront de la conscience de ce qui veut naître. »
Merci Thérèse pour tes réflexions. En effet, cet article a émoustillé plus d’une personne. Et les partages sont riches. En effet, cela vaut la peine de pousser l’analogie à d’autres sphères pour se demander que faire ou ne pas faire pour la planète… tout en essayant de « faire juste » !