A nos chers neurones

Cela peut vous surprendre, mais c’est vrai.

Finie la croyance que nous naissons avec un capital de neurones qui diminue rapidement depuis la trentaine. Les scientifiques ont prouvé que nous créons sans cesse de nouveaux neurones, à deux conditions majeures :

1. Il nous faut nourrir notre cerveau
2. Il nous faut stimuler notre cerveau

C’est ce que nous apprennent les neuroscientifiques. Je me réfère ici à David Lefrançois, en particulier, et aux différentes formations qu’il propose.

La capacité du cerveau à fabriquer de nouveaux neurones (la neurogenèse) a été découverte dans les années 1960 par Joseph Altman. En 1998, Fred H. Gage et ses collègues sont devenu.e.s célèbres en complétant les résultats. Au fil des recherches, il a été possible de démontrer scientifiquement comment ce phénomène est possible, quels sont les facteurs qui peuvent aider des nouveaux neurones à se créer mais aussi quels sont les facteurs qui les détruisent.

Où sont nos neurones ?

Tout d’abord il faut savoir que les neurones ne sont pas produits uniquement par le cerveau, même si c’est le grand maître avec environ 100 milliards de neurones. Les intestins travaillent avec environ 500 millions de neurones et le cœur produit également ses propres neurones. Ces trois organes interagissent car ce sont des systèmes nerveux qui se complètent. La communication constante entre le cerveau, les intestins et le cœur passe par les neurones, plus précisément par les synapses. Sachant que pour communiquer, chaque neurone peut créer jusqu’à 100’000 synapses, cela fait beaucoup de connexions ; entre 1000 milliards et 1 million de milliards. Vous avez la tête qui tourne ? Ce n’est pas grave. Nous avons au moins la preuve qu’un être humain est un phénomène fantastique. 

Mais ce n’est pas tant la quantité de neurones qui compte que leur qualité, et la qualité de leurs interrelations.

De quoi nos neurones ont-ils besoin ?

Sachez encore que le cerveau peut générer jusqu’à 700 neurones par jour, si tout va bien. Oui, si tout va bien. Car malheureusement nous ne lui offrons pas toujours ce dont il a besoin. 

Le cerveau n’est pas coupé du reste, il est en interrelation constante avec l’ensemble du corps et des organes vitaux. Les praticiens de médecine chinoise ou ayurvédique le savent bien et utilisent leur connaissance des flux d’énergie pour nous soigner de manière holistique.

• Tout d’abord, dans son ensemble, notre corps a besoin de mouvements, qui lui permettent de faire le lien entre les différents organes qui jouent tous un rôle dans le bien-être, le maintien et le développement de nos capacités, autant physiques, qu’intellectuelles ou émotionnelles.
• Nos neurones veulent une bonne alimentation. La meilleure que nous pouvons leur offrir semble être celle faite de protéines, de légumineuses et de légumes. Et ils se feront un régal avec les noix, les fruits secs, les petits poissons et les abats. Alors que la junk food, bourrée de mauvaises graisses et de sucre, sera des plus nuisible, et même destructive. Le sucre, véritable poison, se trouve d’ailleurs dans la plupart des plats préparés, y compris dans le jambon ou les cornichons, car il est un excellent exhausteur de goût. Malheureusement, une alimentation néfaste modifie notre corps mais aussi nos capacités cognitives. 
• Finalement, notre cerveau a aussi besoin d’un esprit positif et actif, stimulé par des activités exigeantes, bousculé par des nouveautés, des apprentissages. Si nous ne lui offrons qu’une vie tranquille, réglée, sécurisée et finalement assez renfermée, aucun besoin de créer de nouveaux neurones.

La capacité de notre corps à fabriquer des neurones dépend directement de ces différents facteurs. 

Quels impacts sur notre vie ?

Des intestins qui sont mal alimentés et un cerveau qui n’est pas stimulé vont réduire rapidement le taux de neurones existants et provoquer un déclin qui peut mener tout droit aux maladies neuro-dégénératives comme la maladie d’Alzheimer. Une mauvaise hygiène de vie, le stress, la pollution sont également des facteurs qui vont diminuer notre capacité à maintenir une bonne santé globale.

Il a aussi été prouvé que la nourriture a un impact direct sur nos attitudes (agressivité, générosité…) et sur notre état d’esprit (positif, déprimé…). La qualité de nos petits-déjeuners influence même la qualité de nos décisions de la journée.

Y a-t-il encore de l’espoir ?

Tout n’est pas perdu, quel que soit notre âge. Il est toujours possible d’améliorer notre capacité à créer de nouveaux neurones. Il est toujours possible de nous offrir un cerveau de haute qualité, grâce auquel nous nous sentons dynamique, vivant.e et jeune. 

Pour cela il faut :

• Veiller à se créer un environnement riche, intéressant, stimulant. Donc des lectures, des activités culturelles, des amitiés, des passions.
• Remplacer nos mauvaises habitudes par des habitudes bénéfiques.
• Laisser sa créativité émerger en étant curieux, en acquérant des nouvelles connaissances, en étant ouvert.e et disponible, en se faisant plaisir.
• Faire consciemment le choix de la vie quotidienne qui nous plait.

Un bon repos, des moments de relaxation vont permettre la régénération de nos cellules. Des pratiques comme la méditation ou la cohérence cardiaque vont agir sur notre rythme cardiaque, donc sur l’ensemble de notre corps, sur nos émotions et sur notre état d’esprit. Le Tai Chi Chuan ou le Qi Gong, en associant des mouvements lents à une forme d’attention psychique portée au corps, sont aussi utiles pour la neurogenèse.

Cela fait peut-être beaucoup de changements. Mais est-ce que cela ne vaut pas la peine pour s’offrir une bonne santé et une belle vie ?