Les élans du bonheur

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Je ne savais pas que la vie avec des enfants apportait tant de bonheur.
Je ne savais pas que l’existence de petits-enfants nous faisait revivre ces moments de pur bonheur.

La vie ravive parfois de tels sentiments, leur donne une nouvelle force. 

C’est le cas depuis que ma fille est allée vivre en Nouvelle-Zélande, avec mari et enfants.

Après la distanciation, qu’il a fallu apprivoiser tous ces derniers mois, voici venu le temps des retrouvailles.

Traverser le globe pour pouvoir les prendre dans les bras, échanger leurs rires, se baigner dans leurs récits, les écouter.

Alors, en attendant ces retrouvailles, je m’observe avec amusement en train de fouiner pour leur trouver des bouquins sympas, ou même leur coudre des petites vestes comme ils me l’ont demandé. Ce sont toutes des heures passées en pensant à eux…

La force du lien

Mais qu’est-ce qui fait la force du lien, de la relation ?

Même si les liens de sang jouent très probablement un rôle, je ne pense pas qu’ils expliquent complètement les sentiments que l’on peut avoir pour des personnes qui nous sont proches.

Pour moi, le lien entre deux personnes est un vaste réseau dans lequel les expériences se mélangent, les années se superposent. Un réseau fait de sensations émotionnelles, visuelles et corporelles.

Si ce réseau est nourri par des relations fréquentes, le lien est renforcé.

Et si les échanges sont riches en attention, en amour, en expériences, alors le lien gagne encore plus d’intensité.

Au-delà des liens de sang

J’ai eu la preuve que ce sentiment de bonheur dans la relation avec un enfant peut très bien échapper au cercle familial. 

C’est l’histoire de mon amie qui, ne pouvant pas avoir d’enfant, s’est proposée comme marraine d’une petite fille. Cela vous semble banal ? Peut-être, mais elle a pris son engagement très au sérieux. Pour aider son amie et jouer véritablement son rôle de « 2e maman » elle a diminué son temps de travail afin d’avoir une journée libre pour cette « activité ». Et jusqu’à ce que sa filleule soit assez grande, elle a tenu à lui accorder une journée par semaine. Puis les rencontres sont devenues des sorties, des voyages.

C’est ainsi qu’elle a pu vivre le plaisir de s’occuper d’une enfant, de la voir grandir, d’échanger et de participer très concrètement à son bien-être, à son bonheur même.

Personnellement, je trouve cette démarche juste géniale. 

Loin des yeux, loin du cœur ?

Revenons à cette partie de ma famille qui vit désormais en Nouvelle-Zélande. Comment faire pour continuer à nourrir le lien ? Par bonheur les nouvelles technologies nous offrent des solutions comme les visiophones, l’envoi de photos, de dessins ou de vidéos.

Avant ces nouvelles technologies qui se distinguent par leur immédiateté et leur rapidité, nous avions évidemment d’autres solutions

Une de mes amies, en âge d’être arrière-arrière-grand-mère entre temps, m’a épatée. Lorsque sa fille est partie vivre en Amérique latine avec ses enfants, elle leur a lu des histoires et envoyé les enregistrements sous forme de cassette. C’est fort ça : pouvoir écouter des histoires avec la voix et les émotions de sa grand-mère ! Je comprends la qualité des liens dont elle profite maintenant, dans sa vieillesse ! 

S’engager intensément

Nous avons besoin de nous engager avec détermination dans ce qui nous tient à cœur. 
Nous avons besoin de relations vraies et fortes.
Elles nous donnent de l’élan qui peut nous faire décoller parfois. 
Elles nous ancrent aussi, nous enracinent dans la réalité d’ici et maintenant. 

Est-ce ça le bonheur ?
Qu’en pensez-vous ? Quelles sont vos expériences ?

15 réponses sur “Les élans du bonheur”

  1. Bien chère Huguette,

    Quel voyage ! Toutes ces heures de vol ….
    c’est courageux ! Mais quel bonheur de revoir ta fille et tes petits-enfants en Nouvelle Zélande ! Puisque tu ne les avais pas vu depuis
    longtemps le bonheur de les retrouver est d’autant plus intense
    évidemment.

    Profite bien des ces. belles retrouvailles, je me réjouis que tu
    me racontes à ton retour. Je n’ai pas oublié notre balade prévue,
    mais jusqu’à Pâques je n’ai pas eu le temps !

    Ton article sur la force des liens est très beau, et l’histoire de la marraine qui ne pouvait pas avoir d’enfant et qui a été une marraine formidable me touche.

    Hier nous avons justement vécu ce lien familial qui nous unit dans
    une ambiance de Pâques gaie et chaleureuse.

    Bonne fin de séjour chère Huguette.
    Au plaisir de te revoir
    Marie

  2. Chère Huguette,
    Cette thématique des liens qu’il s’agit de nourrir, malgré la distance qui sépare les êtres qui s’aiment, me touche particulièrement, étant donné que j’ai été souvent et suis actuellement pleinement dans cette situation. Il faut effectivement plus d’inventivité pour entretenir une proximité d’âmes, et je dirais que ce défi augmente encore l’amour et l’attachement, si l’on sait le relever. Quand je vivais avec ma famille aux Etats-Unis, je rédigeais régulièrement des newsletters que j’envoyais à mes amis et bien sûr ma famille. Maintenant, petit exemple parmi d’autres, je m’enregistre régulièrement en préparant des concert, au piano, afin qu’avec mon mari, qui y vit quelques temps à nouveau, nous puissions commenter et réfléchir à mes choix d’interprétations. « Ce n’est pas la distance qui éloigne les êtres, mais le silence » dit un dicton, avais-je lu quelque part. C’est vrai!

    1. Oh la la, comme c’est juste ce dicton « Ce n’est pas la distance qui éloigne les êtres, mais le silence. » Ce que je propose, c’est bien l’inverse du silence: le bruit, le bruit dans la tête, dans le coeur, les discussions intérieures, les palpitations et les actes très concrets. Tu as aussi trouvé une belle manière de vivre l’échange pendant le séjour de ton mari. C’est super chouette et je suis certaine que cela te remplit et t’accompagne dans le bonheur.

  3. Chère Huguette,
    Merci pour ces histoires sur la proximité malgré la distance géographique. Elle correspond à mon expérience. Je viens de m’entretenir par zoom avec une amie de l’école qui vit en Angleterre. Nous nous accompagnons depuis plus de 45 ans en partageant des idées et projets, des joies et des peines (mariage et divorce, naissances et fausses couches, perte des membres de famillie et des amis, etc.) et nous sommes vraiment très proche, bien que l’on puisse compter les jours que nous avons réellement passés ensemble.
    Les nouveaux médias aident énormément; ta newsletter me parvient au Nord d’Allemagne, à environ 1000 km de ton domicile. Cépendant, il faut de temps en temps un « rafraîchissement » sous forme d’embrassades.
    Dans cet esprit, je te souhaite de merveilleux moments avec ta fille et sa famille en Nouvelle-Zélande, dont tu sortiras / vous sortirez tous plus forts.
    Je me réjouis de lire ton prochain rapport. Vera

    1. Merci Vera pour ton retour bien touchant. Et je peux bien imaginer que cet article te touche alors que tu voilà installée au Nord de l’Allemagne. C’est super que tu aies pu construire une telle amitié à travers les années. 🙂

  4. Chère Huguette, quel plaisir de te lire et de te savoir pleinement heureuse avec la partie de ta famille qui vit désormais si loin.
    Moi je vis depuis 25 ans ce sentiment de bonheur du à la force du lien avec ma nièce qui habite l’Italie et la distance ne m’a jamais empechée d’être presente pour elle, de la soutenir et encourager.
    Le fait de savoir qu ‘elle existe et d’esperer qu’elle soit heureuse rend ma vie plus riche.
    Profite bien de ton séjour en Nouvelle Zelande! Je t’embrasse.
    Laura

  5. Chère Huguette,
    Je te souhaite beaucoup de bonheur durant ces quelques semaines. Je ne sais pas comment je vivrai ça si ça m’arrive… Je suis très « tactile » et j’ai tellement besoin de sentir mes chéris près de moi…
    Il y a plein de belles idées dans ton texte, mais je crois que je n’arriverais pas à m’en satisfaire 🫣 Ou peut-être n’est-ce pas encore le bon moment dans ma vie pour y penser ☺️
    Sur ces réflexions, je vais m’empresser d’aller faire 5 gros câlins 😉

    1. Eh oui, ma chère Joëlle, je comprends bien ce besoin tactile. D’ailleurs, en ayant retrouvé mes petits loups, je vois comme le tactile passe aussi par les regards. N’hésite jamais de te nourrir de câlins … tant qu’ils sont échangés en toute simplicité. Ton retour me donne envie d’en savoir encore plus sur ce que tu ressens. Et je me réjouis d’en parler à mon retour. Bisous

  6. Merci infiniment pour ces réflexions si importantes ! Comme tu le dis bien, chère Huguette, les relations humaines sont capitales et elles nous ancrent, nous enracinent dans la vraie vie…
    Yvan

    1. En effet Yvan, et la réflexion sur ce thème m’a fait prendre conscience de ces deux dimensions dans les relations humaines: la fréquence et l’intensité. On est loin des relations superficielles qui, elles, nous « déracinent » en quelque sorte de la vraie vie… merci Yvan pour retour.

  7. Ma chère Huguette,
    Merci pour ce partage.
    Je te souhaite beaucoup de moments de bonheur en Nouvelle-Zélande avec ta famille.
    J’imagine que chaque instant en leur compagnie sera très précieux.
    À très bientôt ☺️

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