Laisse-moi t’accompagner…

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Quelle belle idée, celle d’accompagner quelqu’un. Etre son compagnon de route, sa compagne.
L’envie d’être utile à celles et ceux qui m’entourent.

Et pourtant, des peurs

Si l’idée peut sembler belle, souhaitable aussi, elle suscite parfois des sentiments… ambigus. On peut hésiter à accompagner une personne de son entourage par peur d’intervenir dans la vie de l’autre, dans son intimité. Une peur de l’intrusion, qui pourrait être suivie de reproches. 

On peut aussi craindre d’être accompagné par peur d’être dirigé, d’être poussé à des actions qu’on ne souhaite pas. Une peur de perdre sa liberté avec la difficulté de dire non à des gestes qui se veulent bienveillants.

Toutes ces peurs sont bien réelles. Mais je préfère me focaliser ici sur la beauté de l’idée, 

par quelques exemples qui évoqueront peut-être aussi votre vécu. 

Accompagner les enfants, c’est les aider à grandir.

J’ai accompagné mes enfants. Au fur et à mesure qu’ils grandissaient. J’ai voulu être là, attentive à leurs besoins, les aidant dans leurs apprentissages, dans leurs difficultés 
et leurs défis. 

Là où j’ai vraiment pris plaisir à les accompagner, ce fut dans les voyages, les découvertes. Etre là et suivre leurs enthousiasmes pour qu’ils puissent réaliser des rêves qui les dépassaient parce qu’ils étaient trop petits, trop jeunes, trop naïfs pour partir à l’aventure. J’étais la sécurité, et la solution aux questions qui se posaient sur la route.

Accompagner un enfant, c’est aussi être là pour partager les joies et les succès trop énormes.

Accompagner ses amis, sa parenté, c’est offrir parfois une épaule, une béquille.

J’ai donc aussi découvert l’importance d’accompagner un ami, une amie, alors qu’elle avait vécu quelque chose de difficile, qu’elle avait perdu quelque chose d’important ou quelqu’un. Accompagner pendant une étape pénible dans la santé. 

Du coup, j’ai ressenti le plaisir de pouvoir accompagner, parce que je pouvais lui offrir de mon temps, de mon attention, mon optimisme souvent, mes bonnes paroles qui faisaient du bien et pour lesquelles je recevais peut-être un sourire.

Accompagner ses ami.e.s, c’est aussi être là pour vibrer avec l’autre lorsqu’une bonne nouvelle submerge son cœur. 

Accompagner jusqu’au bout

Au fond, tout le monde a besoin d’être accompagné, à un moment ou à un autre. 

Combien de personnes en âge avancé ont peur de partir vers l’inconnu alors que personne ne leur prend la main, que personne n’est à côté du lit ? Une peur profonde qui fait ressurgir des besoins d’enfant qui avaient été oubliés. 

Accompagner c’est aussi parfois partager des moments précieux, de profonde humanité.

Etre là pour que la douceur prenne l’autre dans ses bras et la réconforte.

Etes-vous prêt.e à vivre dans cet esprit de compagnonage, juste parce que vous êtes là à cet endroit et à ce moment ? 

6 réponses sur “Laisse-moi t’accompagner…”

  1. Bel article Huguette. Oui, tout le monde a un jour besoin d’être accompagné : et les ACCOMPAGNANTS AUSSI ONT BESOIN D’ÊTRE ACCOMPAGNES !

    1. Oh oui, tu en sais quelque chose Danny Kada 🙂 Et tu as tout à fait raison à propos des accompagnants. En Suisse en tous les cas, on est de plus en plus conscient.e des besoins des « proches aidant » et nous y travaillons, en général à travers des associations. J’ai déjà eu affaire à ces personnes et j’ai vu comme leur aide était précieuse pour qu’on ose se faire aider-accompagner alors qu’on « va bien ». Merci Danny pour ton riche commentaire et à bientôt.

  2. Merci Huguette pour ton bel article sur l’accompagnement.
    Oui, chacune , chacun nous avons besoin parfois d’être accompagné(e) avec bienveillance.
    J’ai d’ailleurs eu la chance d’apprécier ton accompagnement et
    tes conseil judicieux à certains moments. Merci !

    Personnellement, j’ai eu de la joie à accompagner mes enfants, à les voir s’épanouir. L’accompagnement de notre fils en situation de handicap m’a demandé beaucoup d’énergie et de patience, et je sais que malgré les limites qui sont les siennes, j’ai contribué
    à son développement en étant présente, attentive, disponible,
    en somme c’est lui principalement qui m’a appris le chemin de l’accompagnement positif et constructif sans attentes particulières.

    Si on accompagne ou qu’on est accompagné avec amour et tact,
    c’est précieux. Comme tu le dis si bien, cela donne l’occasion de vivre des moments de profonde humanité.

    Au plaisir de te revoir chère Huguette
    Amitiés
    Marie

    1. Chère Marie, je te remercie du fond du coeur pour ce touchant témoignage. Je sais à quel point l’accompagnement d’un enfant qui en demande plus que « prévu » peut être difficile à vivre et à accepter. Et tu as bien raison de retourner la pièce pour voir ce que ce vécu t’a apporté de positif. Quand je t’entends parler de cela, je dirais même qu’il y a de la joie dans tout cela. Un peu magique, non ?

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