Ikebana, la magie de la nature

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Quoi de mieux que quelques fleurs, avec leurs couleurs et leurs parfums, pour sentir la présence d’un peu de nature près de nous ? 

Combien de fleurs pour un bouquet ?

Vous offrez-vous un bouquet de temps en temps ? Un gros bouquet, tout en camaïeu ou en contrastes ? Et si vous tentiez le contraire ? Un arrangement minimaliste, qui ne met en scène que deux ou trois éléments ? 

Vous seriez alors en train d’explorer l’art de l’Ikebana, cet art floral japonais qui rend le plus bel hommage aux plantes et aux arbres. Vous pourriez tout simplement, lors d’une balade, récolter une branche, une ou deux fleurs, une ou deux feuilles. Vous pourriez ensuite les arranger, dans un vase ou une coupe, avec un pique-fleur si nécessaire. Ce serait un premier pas. 

Les mystères de l’Ikebana

Mais si vous voulez réellement sentir la magie d’un arrangement Ikebana, il vous faudra en connaître sa philosophie. L’Ikebana, qui veut dire « fleur vivante », se nourrit d’une philosophie qui, sous des apparences de simplicité, s’avère relativement complexe. C’est probablement cette complexité qui crée ce sentiment de mystère. Car les arrangements Ikebana cachent bien des messages insoupçonnés, sous leur apparente simplicité.

Les bases philosophiques

Il existe une multitude d’écoles d’Ikebana au Japon, chacune avec ses particularités philosophiques. Cependant, certains codes se retrouvent à travers leurs différences. Toutes les écoles considèrent les arrangements floraux en référence au ciel, à la terre et aux humains. Le ciel se retrouve dans la verticalité de la composition, la terre dans son horizontalité et, selon moi, l’être humain se blottit entre les deux.

De manière plus abstraite, les arrangements représentent le futur, le présent et le passé. Ainsi donc, si vous mettez un bouton de fleur dans votre bouquet, vous signalez les épisodes de la vie. Le bouton fermé représente le futur, la fleur fraichement éclose symbolise le présent et la fleur pleinement ouverte évoque le passé. 

D’ailleurs, la perception de l’éphémère se ressent avec l’évolution du bouquet, et l’on doit en tenir compte dans sa création. Telle fleur s’ouvrira, se fanera. Il sera alors temps de l’enlever pour créer un nouveau tableau.

L’art de l’Ikebana est une recherche de simplicité et de pureté qui oblige à une grande précision. Après avoir choisi les éléments que l’on veut mettre en scène, et leur place précise dans la composition, on coupe parfois les feuilles ou les brindilles qui les cachent. 

La recherche de l’harmonie nous invite à magnifier la force d’une branche, la fragilité d’une herbe, ou la délicatesse d’une fleur. Mais elle ne se fera pas au détriment de l’asymétrie, autre principe de base de cet art.

L’Ikebana ne met pas de hiérarchie entre les fleurs. Que l’on dépose une extraordinaire orchidée ou une modeste tagette dans un vase, chacune a son rôle dans la création d’une émotion. Et l’imperfection y a aussi sa place.

A vous de jouer

Vous l’avez compris. L’Ikebana est une forme de méditation qui vous amène à rendre hommage à la nature, et à mettre en évidence sa beauté. Un seul rameau dans un vase peut suffire au tableau. Et si vous n’avez pas la chance d’avoir champs ou forêts à portée de main, les fleuristes vous permettront d’élargir la palette des possibles. 

Je ne peux que vous inviter à tenter l’expérience de créer une petite œuvre d’art qui diffusera avec discrétion vos pensées profondes.

Et pour aller plus loin, je vous conseille deux merveilleux ouvrages sur l’Ikebana.

5 réponses sur “Ikebana, la magie de la nature”

  1. Chère Huguette,

    Merci beaucoup pour cette page de sérénité et harmonie.

    Moi aussi je suis décidement pour le purisme.

    Amitiés

    Laura

    1. Je pense que nous sommes de plus en plus nombreux.ses dans cette voie. Purification même. Changement d’habitudes. Envie de changement d’environnement. C’est normal d’ailleurs, car nous sommes dans une période de profonds changements qui, comme disent certains, nécessitent une grande purification de l’humanité…

  2. Merci beaucoup Huguette pour cette belle inspiration et la clarté de ta description. Je me sens pleinement rejointe par ton inspiration. A l’atelier du Ruau j’aimerais qu’on puisse démultiplier les moyens de nous relier à la nature et d’être dans l’acte créateur. Tu n’aurais pas envie de proposer une ou plusieurs rencontres pour initier cette belle démarche?

    1. Merci Thérèse pour cette suggestion. Je suis novice en la matière mais je pense avoir suffisamment compris la philosophie de cet art pour un partage avec quelques personnes intéressées. Nous pourrions imaginer une première rencontre pour aborder les aspects théoriques, avec illustrations et réflexions. Et une deuxième rencontre, lors de laquelle les participant.e.s apporteraient fleurs-branches-feuilles, vase, pique-fleurs éventuellement pour s’amuser dans un geste créateur.

  3. Merci Huguette
    pour ce message tout en douceur et délicatesse qui me parle droit du coeur, vivant une pratique florale le long de mon chemin de vie.
    Il complète mon article sur les tulipes « de la région », tu te souviens?
    Et puis il y a les soit-disant mauvaises herbes…
    Est-ce que des rencontres se réalisent?

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