Reculer pour mieux sauter

Cliquez pour écouter la version audio (5 min.)

L’intelligence de l’humain doit être au service du bien-être de toutes les formes de vie.

La très lente prise de conscience de l’urgence climatique a été stimulée par des événements inattendus et indésirés. Nous produisons trop de CO2, nous devons réduire drastiquement notre consommation d’énergies non renouvelables, nous craignons ne plus pouvoir acheter les denrées et les matériaux dont nous avons besoin, etc, etc.

Nous le savions

Nous avions été averti.e.s des dangers dûs à « notre vision du monde anthropocentrique, une vision au centre de laquelle se trouve l’humanité. Une vision qui nous a conduit à traiter notre environnement naturel et les personnes qui l’habitent comme une masse informe de ressources à consommer. [1]»

Nous avions été averti.e.s, mais la résistance au changement, le refus de perde des avantages nous avaient posé des ornières aussi épaisses qu’invisibles.

Prendre le virage

La course effrénée, que nous avons vécue ces dernières décennies vers le plus, le mieux, l’extra-ordinaire commence à se calmer dans certains secteurs, comme celui de l’énergie. Dans d’autres secteurs économiques, comme dans l’alimentation, on voit de nombreux micro-mouvements sociaux mettre la pédale douce pour amorcer les virages. Des revirements plus marqués seraient plus enthousiasmants pour certain.e.s et paniquant pour d’autres.

La question n’est plus de savoir si nous sommes prêt.e.s au changement. Elle est de savoir ce que nous devons changer et comment. 

L’enjeu est de changer notre vision du monde centrée sur la surpuissance de l’humain pour une vision du monde où l’humain n’est qu’un élément parmi tant d’autres. Aller vers un monde où nos intelligences doivent avant tout être au service du bien-être et de la préservation de toutes les formes de vie.

Dans ce processus de changement, qui démarre enfin d’une manière plus marquée que jusqu’à présent, nous avons parfois l’impression de devoir tout arrêter, et même de revenir en arrière. Nos sentiments sont ambigus.

Un stop dans la nuit

Prenons l’exemple de la décision d’éteindre les éclairages publiques pendant la nuit.

Dans un premier temps

Tout d’abord l’idée m’a semblé bonne. A quoi bon allumer tous ces lampadaires alors qu’ils engendrent de la pollution lumineuse et du gaspillage d’électricité ?

Dans un deuxième temps

Puis vint la première nuit sans éclairage. Une nuit noire. Je vais dans la rue et je me rends compte qu’il m’est impossible de voir les murs des maisons et les obstacles. N’est-ce pas une décision à l’encontre de notre besoin de sécurité ?

Dans un troisième temps

Je commence ensuite à m’habituer. Je sors ma lampe frontale au cas où j’en aurais besoin. Me vient alors un sentiment de vivre dans le passé, dans un environnement plus simple, plus naturel, un temps où il n’y avait ni éclairage systématique des rues, ni vitrines allumées, ni enseignes lumineuses.

Retour vers le passé ?

Nous ne revenons jamais en arrière. Le passé ne se répète pas. Notre vie quotidienne n’est plus la même, nos perceptions et nos connaissances non plus. Il est parfois nécessaire d’être obligé d’arrêter la machine pour prendre conscience de nos réels besoins, de nos valeurs, de nos aspirations et nous donner l’occasion de créer de nouvelles solutions.

Et s’il fallait cela pour avancer ?

On dit bien qu’il faut parfois « reculer pour mieux sauter ».

Questionner nos routines et revenir au plus simple. Chercher de nouveaux gestes, de nouvelles définitions du confort pour prendre de nouvelles habitudes. Chercher de nouvelles solutions techniques pour répondre à nos besoins.

Il est juste et nécessaire de crier au feu. Car l’homme semble avoir besoin d’un fort sentiment de danger pour agir. 

Ce qui me réjouit, et me donne de l’espoir, c’est de voir les multiples initiatives, projets, nouveautés techniques qui émergent de partout. Des pays industrialisés mais aussi, dans une moindre mesure, des pays « en voie de développement ». 

Et vous ? Comment vivez-vous ce changement d’orientation, ce changement de société ? 


[1] In Le Verbe, « Après la modernité brutale… la conversion écologique », juillet-août 2022

Autres articles pouvant vous intéresser :


Je sème des graines du futur.
Quel avenir pour notre planète ? (suite à la COP26)
Une longue vue s’il vous plait.
Déconfinons nos espoirs.
Quand le vent du changement se lève...
Soyons courageux !

3 réponses sur “Reculer pour mieux sauter”

  1. Chère Huguette, décidément tes articles poussent à la réflexion.
    Pour ma part celui-ci me donne envie de te faire un retour :
    « l’humain n’est qu’un élément parmi tant d’autres »
    Oui si je suis adepte de la théorie de l’évolution (théorie qui ouvre la porte à l’eugénisme)
    Non si je suis créationniste, il y a un créateur et l’humain crée à son image, donc plus qu’un élément….
    Bon la créature à pris très vite son indépendance, ce qui nous amène là où nous sommes aujourd’hui (relire les 3 premier
    chapitres de la Genèse)
    Je t’envoie mes meilleures pensées et tous mes voeux pour Noël, nous fêtons croyants ou non la naissance d’un gars qui a changé la face du monde pour ceux qui le veulent bien

    1. Merci Viviane pour ton commentaire. Je suis heureuse que ça te fasse tourbillonner dans ta tête :-). Et ce gars n’a pas fini d’avoir un impact, qu’on le veuille ou non ! Joyeuses fêtes à toi aussi.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *